Voici 2000 ans d’histoire que nous allons tenter de vous conter
Nous sommes conscients de la richesse du patrimoine de Charols, mais nous sommes conscients aussi que nous n’en connaissons que quelques brides.
Nos recherches continuent : elles doivent nous éclairer toujours d’avantage sur les sources permanentes de notre temps.
L’histoire de Charols est riche.
Un peu d'histoire antique
Depuis l’antiquité un ensemble de peuples «les Ligures » occupent tout le sud de la France et le couloir Rhodanien. Au VIème siècle avant J.C. une puissante tribu celte
« Les Allobroges » envahit une région comprise entre le Rhône et l’Isère, sans connaitre avec certitude la limite de leur territoire.Vers 120 avant J.C. les Romains soumettent l’Allobrogie et la rattachent à la province Narbonnaise. La domination romaine s’étend jusqu’à Lyon, Vienne et le cours du Rhône entre Lyon et Genève.
Dans les vallées du Roubion et du Jabron dans la plaine de la Valdaine, les romains ont défriché et ont fait de ces lieux une contrée prospère, parsemée d’opulentes métairies au milieu desquelles s’étaient bâties d’élégantes villas patriciennes.
En 1267 le pape Benoit IV prend sous sa protection le monastère de St Chaffre avec l’ensemble de ses dépendances, dont notre établissement Charolais. Mais, deux ans plus tard, Aimar III de Poitier, comte de Valentinois, obtient le désistement des prétentions des hospitaliers de St Jean de Jérusalem sur certaines juridictions, châteaux et terres, contre l’abandon de leurs droits sur Poêt Laval, Manas et …. Charols.Les Chaffriens reçoivent confirmation de l’ensemble de leurs possessions par privilége royal, le lieu de Charols étant cité ; la charte est paraphée par Geilin, comte de Valentinois.
Ainsi sur le plan seigneurial, et ce jusqu’à la révolution, la commune relèvera du commandeur hospitalier du Poêt Laval.
La Motte
D’après les historiens et les archéologues les Mottes sont des fortifications de terre obtenues par l’aménagement du terrain naturel par terrassement pour former des refuges. Le plus souvent des ouvrages de bois, palissades et des passerelles complétaient le dispositif. Chronologiquement les Mottes, phénomène des débuts de la féodalité appartiennent au XIème siècle.
La MOTTE à Charols :
La Motte à Charols est d’un type rare : trois mamelons alignés sur une ligne de crête et séparés entre eux par des fossés.
A l’extrémité de la colline de la Motte, dominant le village groupé autour de l’église Saint Jean, des vestiges repérés correspondent peut être au « castellum » militaire mentionné dans une chartre du Xème siècle.
Jusqu’à aujourd’hui aucune investigation approfondie n’ayant été entreprise, il n’est malheureusement pas possible de savoir si la Motte de Charols comportait des palissades, passerelles ou constructions pouvant avoir servi de refuge pendant les périodes troublées.
Pourtant, sur certains secteurs ravinés nous avons trouvé quelques débris (poterie, silex,..) autant de traces pouvant laisser supposer qu’avant de descendre au bord du Roubion Charols s’est installé sur la butte de la Motte.
Charols est un lieu de passage depuis l'antiquité
La légende (d’après l’historien LACROIX) veut que Charlemagne (Carolus-Magnus) ait livré plusieurs batailles près du pont de Charols et soit passé par là.
Au XVème siècle le Dauphin, fils du roi CHARLES VII et futur LOUIS XI en revenant de la chasse en forêt de Saou, passa à gué le Roubion.
Lors de ses voyages vers Grignan ? Madame de Sévigné emprunta souvent cette route allant de Marseille à Lyon et qui traverse Charols. Certain documents suggère le nom de « Chemin Royale » la voie qui traverse Charols ( Grand’Rue et son prolongement par la route de la Grosse Pierre).
Ethymologie et origine
Charols est située dans la moyenne vallée du Roubion en un lieu d’itinéraires traditionnel.
L’origine du nom de Charols est controversée : pour certains le bourg remonterait à Charlemagne (Carolus-Magnus) en souvenir de l’empereur on lui aurait donné ce nom.
Mais, un premier document de 956 nous parle de « Carrovolis » (colline du Cerf) ou « Carolus-Magnus » en souvenir de l’empereur.
Un siècle plus tard « Carrovolum » (la maison ou le village de la colline).
Les étymologistes s’en sont donnés à cœur joie, le siècle dernier pour expliquer ce nom. Les premiers trouvent leurs inspirations dans « Carrovolstum » (val du cerf) d’après l’historien Coston, ou « Carolera » (danse). La racine « Car » correspond à « pierre » ou « rocher ». Charols est construit sur un monticule pierreux au-dessus du Roubion.
En 1332 nous trouvons « Charavols ».
En 1340 pour la première fois, le nom actuel « Charols ».
En 1385 nous avons « Charrovols ».
En 1391 « Charrols ».
En 1533 « Charoulx ».
En 1597 « Charos » « Charost » = monceau de pierres.
En 1630 « Charoux ».
An XVIII siécle : à nouveau « Charols » Et après ?
L’hypothèse la plus vraisemblable est l’origine « car » racine empruntée à une langue antérieure à celles des Celtes et des romains et parlée par une population qui habitait le Sud de la France avant les invasions Celtes. « Car » signifie pierre, rocher. On trouve les traces de cette racine dans de nombreux noms de villages. Or Charols est construit sur un massif de rochers surplombant le Roubion.
Le village
Nom des habitants : Charolais, Charolaises.
Superficie : 731 hectares.
Point culminant : 290 m.
Au temps préhistorique (il y a 30 à 40 000 ans) la Valdaine se trouvait sous les eaux, la pioche rencontre encore dans la vallée le gravier du Rhône et plus profondément encore le sable marin avec ses coquillages.
Aujourd’hui, Charols a plus de 1000 ans d’histoire ; mais dans un moment d’effervescence révolutionnaire la plupart des archives municipales ont été brûlées et l’histoire du village jetée au vent, peu de renseignements subsistent.
Le document le plus ancien qui nous parle de la commune de Charols est le Cartulaire de St CHAFFRE, qui nous donne cette date précise 956.
L’histoire commence par la fondation d’un prieuré dédié à Saint Jean Baptiste et construit vers le VIII siècle.
C’est sans doute que progressivement au IXème siècle que le village se forma autour de ce prieuré (12 mètres x 12 mètres) construite à cette époque et montra sa silhouette pittoresque entre la rivière et un cercle de montagnes qui rappelle la proximité des Alpes.. Le site est fertile, situé entre le Roubion et le Jabron (Ya= dieu et Bron= fleuve en Celte) composant la vallée de la Valdaine que les romains avaient défrichés depuis l’invasion de la Gaule.
En tout cas : une certitude pour Charols c’est son prieuré de St Jean Baptiste (milieu du Xème siècle). L’un des édifices romans les plus anciens conservés dans le département.
La situation de Charols est enviable : le village est traversé au sud et à l’est par la route de Montélimar via St Gervais : une autre, bien plus ancienne est celle qui conduit à Cléon d’Andran et Puy Saint Martin. La tradition la fait remonter à Charlemagne ; elle avait dû succéder à une voie romaine. Le pont sur le Roubion en devint l’un des points stratégiques.
Pendant la guerre de 100 ans, durant les années de lutte entre Raymond de Turenne et le pape d’Avignon Clément VII, et au cours des guerres de religion Charols connu destructions et pillages.
A la période de la Révolution Charols n’était que des granges éparses aux murs de chaux et sable ou tout simplement en terre.
L'histoire
Le document le plus ancien qui nous parle de la commune de Charols est le Cartulaire de St CHAFFRE, qui nous donne cette date précise 956.
L’histoire commence par la fondation d’un prieuré dédié à Saint Jean Baptiste et construit vers le VIII siècle, comme souvent à cette époque un petit village se créa autour du prieuré.
Ce dernier à dépendu très vite de l’abbaye de St Chaffre située non loin du Puy. En effet un fils du Comte d’Orange, seigneur du sud de la Drôme à cette époque, devint prieur du monastère de St Chaffre et fit don de certaines propriétés au monastère. Le Prieuré de Charols faisait partie du lot. Des écrits prouvent la dépendance de Charols vis-à-vis de St Chaffre jusqu’au XIe siècle.
Que devint-il ensuite ? il fut surement dévasté par des compagnies franches qui ravagèrent la région au XIe siècle puis par des guerres de religion. En tout cas on sait que Charols a appartenu à la famille Poitier compte de Valentinois qui céda le village en 1269 aux hospitaliers de St Jean de Jérusalem (Poêt Laval). Charols restera sous la commanderie de Poêt Laval jusqu’à la révolution, période où beaucoup d’archives ont été brulées.
La vie au village
Vers 1750, il y avait 38 maisons et 200 habitants à Charols, en 1866 il y a alors 104 maisons (57 au village et 47 dans les quartiers des Griottes, Mourgon et Planas-Chabis) et 463 habitants (426 catholiques et 12 protestants).
Au XVIIIe siècle, les habitants de Charols vivent chichement du seul travail de la terre.
La seconde partie du XIX voit parallèlement le développement d’activités para-agricole, commerçantes et artisanales. Deux foires et une fête patronale s’y tiennent le 12 mai, le 1er octobre et le dimanche après le 29 aout, commémoration de la décollation de St Jean-Baptiste.
Les vers à soie : Intense tradition en fin du XIXème siècle qui se poursuit dans la première parie du XXème siècle. Une production record de 3950 kg de coton est indiquée en 1881. 110 familles s’adonnent à la sériciculture en 1884. L’approvisionnement se fait à partir d’un immense verger de 1200 mûriers qui s’étale sur 15 hectares. Le quintal de feuilles de mûriers se vend 3F en 1882 et 4F en 1892. Les filatures sont actives dans les environs et 11 fileuses sont recensées à Charols en 1886.
Dans le courant du XXe l’exode rural se généralise.
Quelques dates
1615 : Louis XIII en revenant de Bordeaux ou le jeune roi venait d’épouser l’Infante d’Espagne « Anne d’Autriche, il dut emprunter, à Avignon, le Chemin des parties d’Allemagne comme l’avait fait François I, 80 ans avant, ce chemin avait l’avantage, vu sa surélévation par rapport à la plaine Rhodanienne, d’être toujours carrosable et mieux entretenu que le chemin royal longeant le Rhône. Louis XIII s’arrêta à Charols ou il coucha. Le lendemain, il continua sa route sur Crest après avoir franchi le Roubion sur le vieux pont encore en bon état.
1843 : Projet de construction d’une « maison des écoles »
1844 : Transfert du cimetière de l’église sur le site actuel.
1877 : Acquisition du champ de foire.
1883 : Projet de construction d’une nouvelle « mairie-école ».
1888 : Construction d’un « Lavoir-abreuvoir ».
1888 : Acquisition de l’horloge.
1891 : Création d’une liaison par autobus entre Pont de Barret et Montélimar.
1894 : Eau potable à l’intérieur du village.
1904 : Construction du clocher de l’église pour servir d’abri à la cloche.
1905 : Souscription pour l’achat d’un corbillard et d’une pompe à incendie.
1909 : Instauration par arrêté d’une vitesse limitée à 6km/h à l’intérieur de Charols.
1973 : Construction de la salle des fêtes (bénévolat)
1983 : Construction du stade.
1985 : Déplacement du monument aux morts.
1986 : Construction du court de tennis.
1994 : Station d’épuration et 1ére tranche de l’assainissement collectif.
2000 : Extension de la salle des fêtes et aménagement du carrefour.
La vie agricole
Les vers à soie : Intense tradition familiale en fin du XIX siècle qui se poursuit dans la première partie du XX siècle. Une production record de 3950 kg de cocons est indiquée en 1881. 110 familles s’adonnent à la sériciculture en 1884. L’approvisionnement se fait à partir d’un immense verger de 1200 mûriers qui s’étale sur 15 hectares. Le quintal de feuilles de mûriers se vend 3 F en 1882 et 4 F en 1892. Les filatures sont actives dans les environs et 11 fileuses sont recensées à Charols en 1886.
Le Phylloxera : Après l’année cruciale 1870 caractérisée par l’invasion dévastatrice du phylloxera, le vignoble charolais renaît avec le greffage des plans français sur des plans américains (Aimé Champin). Ceci marque, par exemple, le développement d’un nouveau métier, celui de greffeurs (6 greffeurs sont recensés à Charols en 1896) et le début d’une longue tradition et d’un savoir-faire qui se perpétue aujourd’hui encore avec « Uniplants ».
Entre 1950 et 1965, une dizaine de producteurs s’adonne avec succès à la culture du tabac.
Le saviez-vous...
La boulangerie et le four de « George »
George Berger, qui comme d’autres boulangers ruraux, travaillait 7 jours sur 7 dès 4 heures du matin et 365 jours par an.
« Le four » était un rendez-vous matinal pour beaucoup de charolais qui venaient pendant quelques minutes en ce lieu pour bavarder et rencontrer des amis.
Le pain à l’ancienne était un délice pour le palais et certains salivent encore à la pensée du « gâteau de Savoie » ou « des Brassadeaux » (dont la confection mettait en émoi le village pendant 4 semaines au moment de Pâques) ou des « Croquants » que confectionnait Yvonne ( ?).
Le four était à l’origine un Four Banal, possession du « Seigneur de Poet- Laval », affermé dès 1540, durant plusieurs siècles, avant d’être aliéné par la commune et vendu en 1888 par enchère publique à Léon Maillet pour une exploitation privée.
Le premier boucher est recensé en 1886 et disparait 1974, le premier coiffeur en 1920.
Inscriptions gravées sur les cloches de L’église (Orthographe respectée)
Grosse cloche :
En bas de la cloche :
Sur la face opposée :
Sur le bas :
Petite cloche :
Pendant les guerres
En 1914-18 : Lourd tribut avec 15 morts au combat et plusieurs blessés ou invalides. Les hommes sont mobilisés et les femmes assument seules la conduite de l’exploitation agricole et la survie économique de la famille.
En 1939-45 : Plus de 5 années de guerre, des actions de résistance et 2 périodes particulièrement tragiques : La résistance à Charols ; Rien ne prédestinait ce bourg tranquille à devenir un village martyr
Sur dénonciation le 7 février 1944 : Par un froid glacial, allemands et miliciens investissent Charols, les habitants de Charols passent la journée alignés le long d’un mur (rue Henri Rodet), le maire Henri Rodet est martyrisé, il sera déportés avec André Tavan et quelques maquisards à Mauthausen. Aucun n’en reviendra. Une plaque commémorative rappelle l’événement dans la rue ou furent rassemblés la plupart des habitants du village sous la menace des armes, pendant que l’occupant et les miliciens fouillaient les habitations. Sur cette plaque figurent les noms des victimes des déportations.
Aout 1944 : Plus précisément du mardi 22 aout au dimanche 27 aout, Charols est témoin de l’affrontement entre allemands et américains qui occupent successivement les lieux. Le village se vide de tous ses habitants. La population s’abrite dans les fermes et dans les caves du Château de Salettes. Des convois, des tanks allemands et américains sont détruits dans la traversée du village et à la périphérie, plus précisément autour de Chagnac. Le pont saute le 23 aout. Des gerbiers de blé brulent.
Eugéne Larard trouve la mort à Chagnac.
La commune a reçu deux distinctions :
Une citation à l’ordre du Régiment.
Un témoignage de la Résistance.
La dernière guerre a valu à Charols une citation avec attribution de la croix de guerrepour son lourd tribut lors des combats de la libération et son attitude digne et courageuse.
1956-1962 : Plusieurs jeunes de Charols sont mobilisés ou rappelés en A.F.N. ; Edmond LATARD trouve la mort à Pasteur en Algérie.