L'église

Orientée Est-Ouest, l’église Saint Jean Baptiste a été érigée au XIème siècle sur les ruines d’un ancien prieuré. Elle est considérée comme la plus ancienne du département. Elle fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 27 juillet 1994.
L’église semble avoir été construite vers le IXe siècle par les moines de la grande abbaye de St Chaffre du Monastier en Velay par Achideus, évéque de Die, elle reste le seul vestige visible du prieuré primitif. Son style peut se rattacher, par ses 3 absides à l’architecture de tradition carolingienne mais rappelle surtout le style bénédictin, dépouillé, austère, propice à la prière. L’édifice est donc antérieur à l’époque romane proprement dite. La forme singulière des six piliers carrés qui divisent les trois travées sans chapiteaux ni entablement se perdent dans les voutes d’arrête qui paraissent avoir été élevées entre 1664 et 1759.
Le clocher-tour latéral, rue de la Fontaine, datable du XIème siècle, reconstruit en 1904 en sa partie supérieure, contient un exceptionnel escalier en vis à voute de St Gilles. Au XVII siècle l’église se retrouve dans un état lamentable : en 1627 le secrétaire de l’évêque de Die en visite à Charols décrit l’église qui est dans un tel état qu’on ne peut plus y célébrer la messe. Sur une requête des consuls en 1673 une imposition de 300 livres pour reconstruire l’église est demandée aux habitants. L’église se restaure peu à peu. En 1759, suite à la visite pastorale de Mgr PLAN des AUBIERS Evêque de DIE, et dont dépendait Charols, la sacristie est nouvellement construite, la nef est voutée, mais il y pleut. Le clocher est sur le chœur, il y a qu’une petite cloche mais la nef droite présente une petite porte et l’escalier en colimaçon de l’ancien clocher détruit, le clocher a été refait en 1905. Deux chapelles latérales, celle de droite est dédiée à Notre Dame et celle de gauche à St Nicolas.
Le procès-verbal de la visite épiscopale de 1759 nous apprend que l’église de Charols était bénite et non consacrée et que St Jean Baptiste en était le patron.
A l’intérieur se trouve un monumental Christ en croix (XIXème) don de mademoiselles Paulette et Louise Bastian.

Au chevet de l’église, une sépulture a été découverte en 1977.
Près du squelette un pégau en céramique blanche (type Dieulefit) daté du XII – XIIIème siècle. Il est exposé dans le cœur de l’église.

Histoire du Champs de Mars

1877 : Acquisition et aménagement d’un champs de foire de 3000 m2 avec plantation de 23 arbres pour « accueillir les foires annuelles qui se tiennent les 16 mars, 12 mai, 20 aout et 1er octobre sur les chemins du village.
1879 : Construction du mur de clôture sud.
1939 : Construction du mur qui jouxte la route.
1986 : Aménagement des jeux de boules et du stade.
1999 : Arrachage de « l’orme », l’un des plus anciens du département et dernier survivant des 3 ormeaux initiaux.
2000 : Nouvel éclairage projeté.

Le Château de Salettes

Le château fut construit au début du XVIème siècle, mais ses origines remontent encore plus loin puisqu’il fut édifié autour d’une tour médiévale carrée de six mètres de côté, aujourd’hui intégrée au centre de la demeure. Sous les fondations de celle-ci ont été retrouvés des fragments de colonnes romaines ce qui pourrait attester de la présence à cet endroit d’une villa ou d’une ferme à l’époque ou une voie gallo-romaine traversait le village de Charols. Le château est de plan rectangulaire. Il est défendu par deux tours, l’une à créneaux et l’autre recouverte d’un toit en poivrière. Ses façades Est et Nord ainsi que ses deux tours de défenses sont garnies de bouches à feu et disposées à équidistance et sur trois rangées de hauteur. Les plans de 1828 attestent que le château était encore à cette date complété par plusieurs autres corps de bâtiments et d’une tour de défense au sud. Certaines des fondations de cette partie, aujourd’hui disparue, ont pu être réhabilitées. Au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, l’édifice fit l’objet de transformations importantes afin de lui donner une allure plus contemporaine de l’époque. Les corps de ferme au sud du bâtiment étant reconstruits à l’arrière de celui-ci au nord. Au cours des cinq derniers siècles, le château de Salettes fut propriété de différents seigneurs de la Drôme.
Le bâtiment était presque à l’abandon avant que Madame Dominique Berger et Monsieur Robin Leyssens n’achètent le château de Salettes en 2010 et n’entreprennent de la restaurer intégralement.

Le pont "enjambe le Roubion"

Bâti par les Romains (utilisation de la pierre des carrières de Die) pour éviter la vallée du Rhône trop sujette aux crues dévastatrice ? ou peut-être, bâti au temps de Charlemagne, pourquoi pas ? En tous cas il fut rebâti à la fin du XIII siècle, mais à cette époque son emplacement n’est pas clairement défini, il a été réaménagé au XVe siècle (après une crue du Roubion) et après la bataille de Montélimar en 1944.
Alors que toute la région rhodanienne appartiendra aux empereurs d’Allemagne, héritiers de Lothaire (795-855), cette voie devenue importante s’appelait alors « chemin des parties d’Allemagne en Avignon et Arles » puis « Chemin Royal ».
Pendant la guerre de 1939-45, le pont fut détruit par les allemands.
Une passerelle a été bâtie en attendant sa reconstruction.
Curiosité : Un document des Archives Départementales de la Drôme, coté E4121, nous apprend que le pont et le Chemin Royal qui l’empruntait étaient en très mauvais état en 1645.
En 1668, les réparations urgentes n’étant pas réalisées, l’épaulement coté Charols est ruiné. Que fit-on ? On aurait pu resserrer le lit du Roubion en remblayant du côté Charols et en supprimant alors une (ou des) arche d’un ouvrage qui semble en avoir compté au moins trois à l’époque et probablement sa longueur était de « cent toises » soit près de deux cents mètres.

Le roubion :
Il y a une légende qui raconte que les seigneurs de Bourdeaux et de Soyans se battirent en duel pour la main d’une fille, et on dit que la rivière était tellement pleine de sang qu’on l’appela le « rouge-bion ».

La pierre & Le blason

Le voyageur en provenance du Nord qui traverse le village pourra retrouver, en franchissant le pont du Roubion, le chemin emprunté au XVème siècle par le Dauphin, fils du roi CHARLES VII et futur LOUIS XI qui en revenant de la chasse en forêt de Saou, passa à gué le Roubion en forte crue, le pont étant devenu impraticable, il faillit se noyer. C’est le paysan Sieur de Bouillane de Charols qui vint le sauver, il fut anobli en reconnaissance. En 1483 Louis XI meurt, son fils le dauphin est sacré à Reims le 14 mai 1484 et devient Charles VIII. En hommage il offrit au village une pierre gravée commémorant l’événement. (d’après Maurice Rodet ancien maire de Charols)
Celle-ci, insérée en clé de voûte sur le pont bâti pour le franchissement du ruisseau, attesterait une reconstruction du pont en 1484.
Lors de la destruction du pont à la fin de la seconde guerre mondiale, la pierre disparut. 30 ans plus tard, le maire de Charols réussi à la récupérée dans les hangars de l’entreprise qui avait effectué les réparations.
La route Cléon d’Andran- Charols-La Bégude, chemin historique, il fut un des premiers lors de l’organisation de la vicinalité sous Louis Philippe en 1832. Elle  garde toujours sa dénomination de D.9.

Cette splendide pierre orne maintenant la salle du conseil en mairie de Charols. Il est devenu l’emblème de Charols.